• Je vois.


    "Je vois m'échapper, l'eau coulant de la source, entre mes doigts inutiles, des gens pressés, agiles, que mes pas ne peuvent rejoindre. Je vois descendre les tissus arrachés de couleur d'un jour qui vient mourir sur les arbres, puis embrassent quelques vieux murs. Je vois autour des chemins de sable des enfants jouer et courir et crier à nouveau. Je vois mourir mes pas quand mes jambes ont des crampes, m'arrêter et regarder les toîts. Je vois des trottoirs se vider et des véhicules hanter avec de grands fracas les artères de la ville. Je vois rider mes croyances cupides, mes bonnes leçons, mes lettres inutiles. Je vois et mange le spectacle de quelques oiseaux chantant des mélodies où l'oubli vous emprisonne. Je ne m'interroge plus de ces douleurs qui m'envahissent, me traversant parfois de leurs glaives translucides. Je vois mes jours passer comme on voit les montagnes aux approches de la nuit....."

    (Bruno Mirzayantz, 17. 09. 03)

    (Photo : E. M. 08.07.07, passants au couché, vers Notre Dame)

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